Les enfants de la ville basse

De imagina
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Shattrath la belle, Shattrath la lumineuse. Shattrath la grande, la ville des naaru, restée debout, là, au milieu d’une planète en ruine, aux pieds des montagnes et à la lisière d’une immense forêt devenue hostile ; Shattrath la cruelle aussi, avec la misère de sa partie basse, les mendiants, les malades, les exilés de tous bords et…. Les orphelins. Epine errait dans une partie reculée de la ville basse quand elle entendit des sanglots. Ils venaient d’un tas de vieilles caisses de bois abandonnées. Elle alla donc par là et découvrit que les pleurs venaient d’un enfant, très jeune. Ce qu’elle aperçut en premier, ce sont deux pointes d’oreilles qui dépassaient. Puis, en approchant, elle en fut tout à fait sûre: Il s’agissait d’un petit Sin’dorei.

Sin’dorei, peut-être, mais ce n’était tout de même qu’un enfant. Epine s’approcha de lui tout doucement pour ne pas lui faire peur et, avec sa voix la plus douce, elle murmura à l’enfant: « Bonjour petit. Pourquoi pleures-tu ainsi ? » L’enfant, sans doute séduit par la douceur de la voix de la draenei, ne leva pas les yeux et, entre deux sanglots, il répondit; « C’est Ishaïa. Elle ne veut plus me parler. - Et qui est donc cette Ishaïa ? Demanda Epine. - Ma copine… répondit le petit elfe. » - Oh ! Elle n’est pas très gentille cette copine de faire pleurer un aussi… euh… solide elfe que toi. Tu devrais peut-être t’en chercher une autre. »

Epine souriait et cela s’entendait dans le ton de sa voix. Elle souriait tellement en entendant le petit sin’dorei lui raconter sa peine de cœur que cela éveilla la curiosité de celui-ci. Il leva ces yeux qu‘il avait jusque là baissés vers le sol, la tête entre les genoux. Quand il vit le visage d’Epine, il eu tout d’abord peur et fit un mouvement comme pour préparer une fuite désespérée. Mais quand la draenei le retint gentiment par la bras, avec une tendre fermeté, l’enfant se rassit, à la fois impressionné et rassuré par cette grande draenei qui, il le sentait, ne lui voulait aucun mal.

« Aller! Raconte-moi qui est cette Ishaïa. Je suis sûre qu’elle doit être très jolie mais, tu sais, les sin'dorei ne sont pas très fidèles et gentilles à ce qu’on dit. - Non madame, c’est… - Il va falloir apprendre à ne pas te faire avoir par les filles, dit Epine avec un sourire si grand qu’elle aurait pu avaler le soleil d’un coup. Tu ne vas pas te laisser mener par le bout des oreilles par des petites sin'dorei idiotes ? - Non madame, mais c’est… - Pour les filles, tu as le temps. Pense plutôt à ton avenir, à ce que tu apprends à l’école. Je ne te dis pas de devenir comme tes aînés, qui ne valent guère mieux que les femelles de votre race, mais il faut apprendre à devenir plus fort et ne pas pleurer dès que l’une d’elle… - Mais madame, coupa l’enfant, Ishaïa n’est pas une sin'dorei ! - Ah ! Et qu’est-ce que c’est alors? - C’est une comme vous madame, une draenei. »

Epine resta muette un instant devant l’air innocent de l’enfant qui cherchait à se faire comprendre avec la crainte de ne pas y arriver. Elle écouta un moment cette dernière phrase de l’enfant qui résonnait encore dans son cerveau, réfléchit quelques seconde et lui dit :

« Oh ! Une draenei, comme moi, tu es sûr ? Tu veux dire, grande comme moi ? Ou une petite draenei ? Ou une taurène que tu confondrais avec une draenei…. - Non madame, une draenei grande comme moi…. Enfin, un peu plus. Elle était gentille et puis tout à l’heure, elle ne l’était plus. - Oh ! Mais que t’a-t-elle dis? - Que… que j’étais moche avec mes oreille de troll et que les draenei n’avaient pas le droit de parler avec les clairvoyants et que j’étais un idiot d’elfe rose et…. - Elle t’a dit tout ça ?

« Epine était partagée entre sont envie de rire de la déconfiture du gamin Sin'dorei et son émotion compassionnelle devant un petit être en détresse. Elle respira alors profondément pour calmer l’agitation de son esprit et fini par donner le dessus à sa compassion et sa bienveillance. Elle regarda sérieusement l’enfant devant elle, se demandant se qu’il fallait lui dire mais, très vite, elle compris que toutes ses querelles de race, devant un enfant si jeune, n’avaient pas leur place. Alors, avec une attitude toute maternelle, elle prit le petit sin'dorei sur ces genoux et commença à lui raconter de sa voix la plus douce :

« Oui. Excuse-moi, je suis stupide. Les petits sin’dorei, à ce que je viens d’entendre, ne sont pas plus idiots que certaines petites draenei. Celle dont tu parles n’est pas très intelligente. Si vraiment elle t’avait aimé un peu, elle t’aurait plutôt défendu et aurait dit à ceux qui l’éduquent de la laisser vivre son enfance avec qui elle veut. Alors ne pleure pas. Tu sais, les draenei filles adorent qu’on leur fasse des compliments et qu’on leur offre des fleurs. Alors fais-le ! Et si elle se moque de toi, oublie-la, c’est qu’elle n’en vaut pas la peine. - Elle voudra pas des fleurs madame, elle dit que ça sert à rien les fleurs et qu’elle préfère les épées et les haches. - Hum ! Une future guerrière alors ? Et toi, que voudras-tu faire quoi quand tu seras grand ? - Magicien, madame. Je veux savoir changer les méchants en moutons. - Euh…. Et bien oui…. Magicien c’est bien aussi. Enfin… il faudra que je la vois cette petite draenei Ishaïa. Où habitent ses parents? - Elle en a pas madame. Elle habite l’orphelinat, avec moi et les autres et…. - Oh ! L’orphelinat ? - Oui madame. - Allons-y tout de suite!

Epine reposa l’enfant sur le sol, le prit par la main et l’entraîna jusqu’à l’orphelinat de la ville basse. Elle était passé plusieurs fois devant déjà, mais elle n’y avait pas vraiment prêté attention. Cette rencontre d’aujourd’hui allait provoquer un séisme dans son cœur et allait contribuer à donner un nouveau sens à sa vie. Tous ces enfants, de toutes les races, réunis ici, l’impressionnèrent beaucoup et elle eu la vision de ces enfants grandissant ensemble et formant un peuple uni. Elle les vit marcher, courir, se parler, danser et faire des affaires ensemble dans Shattrath. Elle eut à ce moment le sentiment que les naaru lui souriaient et que A’dal, depuis sont trône au milieu du grand hall du Siège des na‘aru, la prenait elle-même par la main pour la conduire jusqu’à cet endroit où tous ces enfants sans parents avaient besoin de se construire pour offrir de belles promesses d’avenir.

Elle remit le petit Sin'dorei à Miss Hérikorde, la directrice de l’orphelinat. Elle lui expliqua aussi ce qu’il c’était passé. La directrice promis à Epine de régler ce problème au plus vite en révélant à Epine qu’un jeune prêtre de l’Aldor était venu voir les enfants de l’Orpheline la veille, ce qui pouvait expliquer le comportement de la jeune Isahïa. Epine regarda alors la directrice avec toute sa bienveillance et lui.

« Je vais revenir vers vous très bientôt. Je crois que ces enfants ont besoin d’aide et je suis sûre que je peux vous aider. A très bientôt madame. »

Epine repartit, songeuse, vers la ville haute, sous le regard souriant de Miss Hérikorde et du petit sin'dorei apaisé qui lui faisait signe.



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