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[[Poohia]] est une [[shank]] très particulière. Sa forte personnalité l’a rendu célèbre chez les [[shank]] comme chez le [[grelank]], les premières l’admirant au plus haut point, l’assimilant au rang des demi-dieux, et les secondes la haïssant et la craignant comme le pire fléau de [[Yoma]] depuis la grande fracture.
 
[[Poohia]] est une [[shank]] très particulière. Sa forte personnalité l’a rendu célèbre chez les [[shank]] comme chez le [[grelank]], les premières l’admirant au plus haut point, l’assimilant au rang des demi-dieux, et les secondes la haïssant et la craignant comme le pire fléau de [[Yoma]] depuis la grande fracture.
   
Elle est née de [[Bréãn]] dans la tribu des [[Korias]], dans la forêt de [[Bãnkoa]], en 1364 après la Grande Fracture. À la date où j’écris ces lignes, elle à donc 23 ans et est devenue la cheffe de cette tribu.
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Elle est née de [[Bréãn]] de la tribu des [[Korias]], dans la forêt de [[Bãnkoa]], en 1364 après la Grande Fracture. À la date où j’écris ces lignes, elle à donc 23 ans et est devenue la cheffe de cette tribu.
   
 
Sa couleur dominante est le pourpre. Très belle et un peu plus grande que la moyenne, sa peau est douce et violacée et ses feuilles sont d’un rouge un peu sombre, mais chaud. Elle s'orne parfois de feuilles et de bijoux verts et or, lors de cérémonies ou de manifestations festives. Son corps est plutôt athlétique et sa démarche assurée, énergique et silencieuse, inspirent force et sagesse. C’est une chasseresse hors pair que toutes les jeunes apprenties en chasse rêve d’avoir comme professeur.
 
Sa couleur dominante est le pourpre. Très belle et un peu plus grande que la moyenne, sa peau est douce et violacée et ses feuilles sont d’un rouge un peu sombre, mais chaud. Elle s'orne parfois de feuilles et de bijoux verts et or, lors de cérémonies ou de manifestations festives. Son corps est plutôt athlétique et sa démarche assurée, énergique et silencieuse, inspirent force et sagesse. C’est une chasseresse hors pair que toutes les jeunes apprenties en chasse rêve d’avoir comme professeur.
   
Sa hutte dans le village n’est pas différente des autres, ni plus grande, ni plus petite. Comme la plupart des habitats [[shank]], elle est circulaire, à la façon de nos Yourth mongoles, avec le foyer au centre. Il n’y a presque pas de meubles : Un sorte de malle assez grande pour renfermer quelques objets utiles ; une plus petites contenant ses petits secrets ; des nattes enroulées qui sont dérouler au moment du repos et, surtout, le [[payü]]. Il est placé du côté du soleil levant, au milieu d’un espace assez grand pour pouvoir tourner autour. Sur les murs sont accrochés quelques trophées de chasse et d’autres objets mystérieux qui dont je ne connais pas encore bien les significations. Sans doute est-ce religieux.
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Sa hutte dans le village n’est pas différente des autres, ni plus grande, ni plus petite. Comme la plupart des habitats [[shank]], elle est circulaire, à la façon de nos Yourth mongoles, avec le foyer au centre. Il n’y a presque pas de meubles : Un sorte de malle assez grande pour renfermer quelques objets utiles ; une plus petites contenant ses petits secrets ; des nattes enroulées qui sont dérouler au moment du repos et, surtout, le [[payü]]. Il est placé du côté du soleil levant, au milieu d’un espace assez grand pour pouvoir tourner autour. Sur les murs sont accrochés quelques trophées de chasse et d’autres objets mystérieux dont je ne connais pas encore bien les significations. Sans doute est-ce religieux.
   
 
[[Poohia]] ne vit pas seule. Elle a cinq sœurs, toutes plus jeunes, dont trois vivent avec elle : [[Loç]], née en 1373 (14 cycles) ; [[Jiyl]], née en 1377 (10 cycles) ; [[Likif]], née en 1382 (5 cycles). Les deux autres, les aînées : [[Ãnta]], née en 1366 (21 cycles) et [[Hyandris]], née en 1370 (17 cycles) sont indépendantes et se sont installées ensemble dans une autre hutte un peu plus loin. [[Poohia]] à fait la promesse à sa mère, peu avant sa mort, qu’elle protégerait et élèverait ses sœurs avec autant d’amour que sa mère leur en a prodigué. Et c’est ce qu’elle fait avec un fort instinct maternel. [[Poohia]] n’a pas encore de progéniture, ce qui est inhabituel pour une [[shank]] de cet âge. Il courre donc une rumeur comme quoi elle ne serait pas fertile.
 
[[Poohia]] ne vit pas seule. Elle a cinq sœurs, toutes plus jeunes, dont trois vivent avec elle : [[Loç]], née en 1373 (14 cycles) ; [[Jiyl]], née en 1377 (10 cycles) ; [[Likif]], née en 1382 (5 cycles). Les deux autres, les aînées : [[Ãnta]], née en 1366 (21 cycles) et [[Hyandris]], née en 1370 (17 cycles) sont indépendantes et se sont installées ensemble dans une autre hutte un peu plus loin. [[Poohia]] à fait la promesse à sa mère, peu avant sa mort, qu’elle protégerait et élèverait ses sœurs avec autant d’amour que sa mère leur en a prodigué. Et c’est ce qu’elle fait avec un fort instinct maternel. [[Poohia]] n’a pas encore de progéniture, ce qui est inhabituel pour une [[shank]] de cet âge. Il courre donc une rumeur comme quoi elle ne serait pas fertile.

Version actuelle en date du 23 mars 2024 à 20:25

Poohia

Poohia est une shank très particulière. Sa forte personnalité l’a rendu célèbre chez les shank comme chez le grelank, les premières l’admirant au plus haut point, l’assimilant au rang des demi-dieux, et les secondes la haïssant et la craignant comme le pire fléau de Yoma depuis la grande fracture.

Elle est née de Bréãn de la tribu des Korias, dans la forêt de Bãnkoa, en 1364 après la Grande Fracture. À la date où j’écris ces lignes, elle à donc 23 ans et est devenue la cheffe de cette tribu.

Sa couleur dominante est le pourpre. Très belle et un peu plus grande que la moyenne, sa peau est douce et violacée et ses feuilles sont d’un rouge un peu sombre, mais chaud. Elle s'orne parfois de feuilles et de bijoux verts et or, lors de cérémonies ou de manifestations festives. Son corps est plutôt athlétique et sa démarche assurée, énergique et silencieuse, inspirent force et sagesse. C’est une chasseresse hors pair que toutes les jeunes apprenties en chasse rêve d’avoir comme professeur.

Sa hutte dans le village n’est pas différente des autres, ni plus grande, ni plus petite. Comme la plupart des habitats shank, elle est circulaire, à la façon de nos Yourth mongoles, avec le foyer au centre. Il n’y a presque pas de meubles : Un sorte de malle assez grande pour renfermer quelques objets utiles ; une plus petites contenant ses petits secrets ; des nattes enroulées qui sont dérouler au moment du repos et, surtout, le payü. Il est placé du côté du soleil levant, au milieu d’un espace assez grand pour pouvoir tourner autour. Sur les murs sont accrochés quelques trophées de chasse et d’autres objets mystérieux dont je ne connais pas encore bien les significations. Sans doute est-ce religieux.

Poohia ne vit pas seule. Elle a cinq sœurs, toutes plus jeunes, dont trois vivent avec elle : Loç, née en 1373 (14 cycles) ; Jiyl, née en 1377 (10 cycles) ; Likif, née en 1382 (5 cycles). Les deux autres, les aînées : Ãnta, née en 1366 (21 cycles) et Hyandris, née en 1370 (17 cycles) sont indépendantes et se sont installées ensemble dans une autre hutte un peu plus loin. Poohia à fait la promesse à sa mère, peu avant sa mort, qu’elle protégerait et élèverait ses sœurs avec autant d’amour que sa mère leur en a prodigué. Et c’est ce qu’elle fait avec un fort instinct maternel. Poohia n’a pas encore de progéniture, ce qui est inhabituel pour une shank de cet âge. Il courre donc une rumeur comme quoi elle ne serait pas fertile.

Dans sa maison vivent aussi Fa (25 cycles), fille de Kashii, sa conseillère et sa plus proche amie, et Baatu (12 cycles), fille d’Afayca, sa favorite et principale élève. La première a sa propre hutte mais passe la plupart de son temps auprès de Poohia, prête à lui donner sa vie s’il le fallait. La seconde a encore sa couche chez sa mère mais est plus souvent dans celle de Poohia.

Très pieuse et déterminée, les décisions de Poohia sont toujours irrévocables et redoutées. Elle ne fonce jamais tête baissée mais, quand elle agit, rien ne peut l'arrêter. Elle n'a aucun scrupule ni aucune pitié mais peut faire preuve d'une grande bonté si elle le juge sans danger et mérité. Elle a le sens de la justice mais seulement pour les shank. Elle déteste les grelank et peut se montrer très cruelle à leur égards quand elle en croise. Voici un fragment de son histoire.

Histoire de Baatu, part. I

« Elle n’est toujours pas rentrée. »

Poohia était de mauvaise humeur. Elle faisait les cent pas dans sa hutte en tripotant l’empennage en plume de djõdos d’une de ses flèches.

« Tu ne devrais pas t’en faire comme cela. Elle va revenir avec un trophée digne de toi, Poohia. Laisses lui le temps. »

Celle qui lui parlait aussi doucement qu’une aigrette de pissenlit était Fa. Sa seconde. Une sorte d’aide de camp conseillère. Sa couleur vert bouteille et ses yeux jaunes d’or inspiraient confiance et provoquaient à son contact une sensation de joie calme et de profond sérieux à la fois. C’est sans doute pour cela que Poohia aimait sa compagnie. Fa savait toujours ce qui préoccupait Poohia et trouvait souvent les mots qu’il fallait pour l’apaiser.

« J’espère que tu as raison mais tu sais aussi que parfois, certaines ne reviennent jamais. J’ai un mauvais pressentiment. Je n’aimerais pas qu’il lui arrive quelque chose de fâcheux. »

Ses sentiments étaient emmêlés. Ils avaient tous un unique objet à cet instant. L’esprit agité de Poohia cherchait dans les méandres de ses sensations une lueur à laquelle s’accrocher pour avoir une certitude sur la jeune initiée partie récemment dans la forêt profonde. Les signes de Musha étaient difficiles à déchiffrer. Ils passaient par des milliards de racines enchevêtrées dans lesquelles il fallait qu'ils trouvent leur chemin. Yoma, la terre végétale, était si ancienne qu’il était impossible d’en sonder la totalité des enchevêtrements. Poohia s’assit sur la souche la plus proche. Likif, agenouillée sur sa couche, jouait un peu plus loin avec une poupée de paille et Jiyl, sa grande sœur. Toutes deux étaient les plus jeunes sœurs de Poohia qui s’occupait d’elles depuis la mort de leur mère au cycle dernier. Fa détourna son regard des deux jeunes shank pour le diriger sur leur aînée. Elle cherchait des mots mais, cette fois, elle n’en trouva pas. Alors elle se contenta de l’observer d’un regard bienveillant mêlé d’admiration.

La force de Poohia, n’était pas physique. Ni même mentale. Ce qui faisait de cette shank une redoutable chasseresse, était sa sensibilité à fleur de peau. La puissance des muscles n’était pas la qualité la plus importante que recherchait une bonne chasseresse. Cette force ne donne rien de plus que ce qu’elle est : Quand l’une frappe plus fort que l’autre, elle gagne. Toutefois, ce n’est qu’une illusion de puissance car on trouve toujours plus fort que soi, ce n’est qu’une question de temps et d’opportunité. L’esprit, la connaissance et la ruse sont aussi des forces qui peuvent apporter des avantages mais qui ne valent guère mieux que la première et elles ont besoin d’un support pour se développer. La sensibilité quant à elle, augmentait le pouvoir de l’intuition. Alors les chasseresses cultivaient cet art de la perception de leur environnement, visible et invisible, afin d’augmenter leurs capacités d'anticipation et de vision à longue distance. Cela nous semblerait surnaturel mais ici, bien au contraire, c’était dans les racines même de la nature de leur monde que les shank puisaient ce pouvoir. Elles appellent cela le "don de Coyanis", don de communion avec les dieux qui les protègent, les guident et leur délivrent ainsi des messages mystiques auxquels elles se fient plus que tout autre pouvoir. Les plus douées pouvaient provoquer ce don à volonté en se concentrant quelques secondes. Poohia était de celles-là. Les deux petites sœurs se turent. Elles possédaient, elles, la capacité de ressentir les vibrations de leur aînée et savaient qu’il valait mieux ne pas la contrarier quand elle entrait dans cet état.

L’obscurité était partout. Pour se guider, Poohia s’accrochait à quelques luisances qui définissaient les contours des parois des objets abstraits qui peuplaient son esprit, toutes ces choses qui existaient dans les méandres en perpétuel changement des circonvolutions complexes de son cerveau végétal. Cela ne durait jamais bien longtemps car Poohia connaissait parfaitement la façon de s’y prendre. Il fallait toutefois éviter un lieu qui la terrorisait, un trou noir béant dans les ombres, une plaie, un furoncle puant qui palpitait avec des sons répugnants et qui tentait de la happer à chaque fois qu’elle fouillait trop loin. Une petite lueur apparut. Poohia se laissa guider par celle-ci qui l’entraîna de racine en racine jusqu’à la rencontre avec une lumière bien plus grande, quasiment aveuglante mais qui lui procura une sensation de paix et de certitude. Quand Poohia rouvrit les yeux, la lumière du monde extérieur avait changé d’aspect. Le moindre bruit lui était devenu net et clair. Les odeurs les plus infimes, le plus petit souffle de l’air, tout était comme un livre ouvert, où elle pouvait déchiffrer le langage de Musha. Musha et elle ne faisait plus qu’un. L’information pouvait venir du mouvement d’une feuille ou du léger vrombissement des ailes d’une fliz, du tintement d’une goutte de rosée tombant sur une fleur depuis une liane ou du cri d’un croah dans les lointaines hauteurs du ciel. Poohia restait immobile. Les trois autres, dans la hutte, retenaient leur respiration. Seul le pipayü frémit légèrement. Mais rien ne venait. Ce n’était pas normal. Jamais Poohia n’échouait dans cet art. Fa, avança vers elle sans faire de bruit. Elle colla son ventre au dos de son amie et lui posa les mains sur les épaules afin de la masser doucement, tendrement. La légèreté de ses doigts eut l’effet de calmer un peu l’agitation résiduelle de Poohia. Alors, l’environnement s’harmonisa, créant une aura de paix totale qui réjouit Musha. Celui-ci le rendit en montrant à Poohia une image mentale qui lui apparut le temps d’un éclair.

« Cette maudite Presémai ! Fa, les grela l’ont prise ! »

Poohia bondit sur ses jambes tout à coup, faisant sursauter Jiyl et Likif. Elle se précipita vers son arc qu’elle saisit avec son carquois. Sans un mot ni un regard, elle entraîna Fa avec elle qui attrapa son propre arc au passage. Elles se retrouvèrent toutes deux dehors, à courir dans la forêt, laissant les deux petites seules dans la hutte. Elles coururent longtemps, aussi légères que des flocons de pékisi. Poohia, en tête, se guidait grâce à son instinct, écoutant de temps en temps les facusha, humant le vent ou observant les signes de musha. Elle finit par arriver à un champ de Sithyn. Elles en firent le tour, inspectant le moindre brin de végétation à une vitesse impressionnante, utilisant tous leur sens au maximum de leurs possibilités tout en faisant bien attention de ne pas même effleurer un seul sithyn.

« Ici ! »

C'est Poohia qui trouva la première, comme toujours. Une odeur dans l'humus, une petite feuille jaune fanée, une deuxième, les traces d'un corps traîné sur le sol, de la sève séchée, tous ces signes étaient clairs. Le drame c'était déroulé là. Poohia était très agitée. Baatu avait souffert ici, les maakoya en avaient gardé la trace. Qui sait ce que ces grela avaient bien pu lui faire ? Elle n’était pas morte, l’instinct de Poohia le lui disait. Une traînée de douleur émanait des maakoya et cette douleur pénétra profondément l'âme de Poohia qui poussa un cri de rage. Fa sursauta et ses feuilles en frémirent, elle se prenait l'émotion de son amie en pleine figure. Il fallait reprendre le dessus, ne pas laisser cette sensibilité les dominer. Le risque était le phénomène d’amplification de l’émotion et de la douleur provoquée par le retour de l’onde de choc renvoyée par l’environnement. Poohia entra dans le champ de sithyn, se faufilant en rampant avec une agilité remarquable entre les tiges des redoutables mushank blanches et jaunes. Elle n’eut pas loin à aller pour trouver à nouveau de la sève séchée. Pas de doute possible, c’était celle de sa protégée, Baatu. Une immense vague de désespoir l’envahit alors. Elle s’enduit le visage avec la terre souillée de sève en poussant un étrange gémissement de douleur, de tristesse et de rage. Fa frémit et ressentait la douleur aussi, et l’émotion gagna les maakoya qui se mirent à tanguer d’avant en arrière comme les millions de petites pleureuses. Toute la forêt se mit à pleurer sauf les fleurs jaunes, belles et insensibles. Fa se laissa choir sur le sol, terrassée par l’angoisse. Elle tentait en vain d’apercevoir Poohia dans les Sithyn quand celle-ci surgit, le visage maculé et déformé par la rage.

« Je vais la retrouver, Fa. Et, crois-moi, celles qui ont fait ça le paieront au centuple »

Inutile de tenter quoi que ce soit pour la raisonner à ce moment. Pendant que le calme revenait, ne laissant qu’une empreinte de tristesse sur Fa et la nature environnante, Poohia se mit à invectiver les ciels en proclamant sa rage haut et fort.

« J’en appelle à Coyanis ! Pourquoi as-tu laissé ces grela la toucher ? Tu me l’as prise. Tu vas me la rendre. J’irai la chercher, où qu’elle soit. Même dans le ventre de Xohtos. Tu m’entends ? Musha, aide-moi ! Coyanis, ne m’abandonne pas. Baatu ne méritait pas cela ! »

La canopée se mit à émettre un bruissement extraordinaire. Musha répondait à Poohia. Fa regardait la nature environnante avec un mélange d’étonnement et de crainte qui la rendait grave et presque lumineuse. Ses yeux dorés exprimaient comme une sorte de sage détermination. Au fond d’elle-même, Fa avait décidé que ce serait elle qui partirait à la recherche de la jeune shank. Elle trouverait Baatu avant Poohia. Il ne fallait pas que la cheffe des Korias finisse dans un Krarkh des grelank. Non, elle irait à sa place. Les shank ne pouvaient risquer de perdre leur héroïne. Et puis...

Fa aimait trop Poohia pour la regarder souffrir du manque de sa favorite sans rien faire.

« Laisse-moi m’en occuper, Pru. Je te la ramènerai, même si je dois y perdre ma vie. Tu dois rester au village pour les guider. Nous avons toutes besoin de toi. »

Poohia ramassa son arc sans rien dire. Son regard croisa un bref instant celui de Fa avant de reprendre la route vers le village. Il était inutile de se parler. Elles ne le firent pas. Fa savait que Poohia avait entendu. Elle rentra au village, laissant Fa derrière elle qui s’assit dans les maakoya pour réfléchir et calmer ses émotions. Fa savait qu’elle ne reverrait jamais son amie sans Baatu. Elle savait que si elle ne le faisait pas rapidement, leur amitié serait à jamais brisée. Elle savait qu’elle aurait peu de temps pour le faire avant que Poohia ne lance tous les shank dans une chasse sans pitié contre les grelank pour récupérer Baatu, la petite fleur jaune de la plus terrible guerrière de Yoma.


Note

Dans ce récit, comme dans tous ceux qui vont suivre, j’ai traduit la langue yomank dans la nôtre en lui donnant un style littéraire quelque peu épique. Cela me semble approprié au caractère de ce monde qui ressemble plus à notre antiquité que notre ère moderne. Sachez toutefois que notre langue terrienne est bien loin de permettre de traduire toutes les subtilités de celle des yomank, et surtout des shank. Avec un peu d’imagination, vous finirez par comprendre pourquoi je dis cela.



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