Voyage de noces
(101015)
- Alors vous partez? Vous vous êtes enfin décidé?
- Oui. Nous en avons bien besoin. Et peut importe ce qu'on en pensera. De toute façon nous ne sommes pas vraiment indispensables. Ce monde n'a pas besoin de prêtres, il a besoin de guerriers.
- Vous êtes bien sombre, Dame Epine. Vous semblez fatiguée et votre morosité m'inquiète.
- Morose, moi ? Peut-être oui. Vous savez, quand on donne autant pour les siens, qu'on y perd sa jeunesse, ses amis, sa famille, et même... ses enfants, et que toutes les rumeurs autour de vous vous laisse à pensé que vous n'êtes pas la bienvenue, même parmi ceux pour lesquels vous auriez été jusqu'à donner votre vie, je crois qu'il y a de quoi être morose. Je le sais, ce que je viens de dire n'est pas digne d'une prêtresse de Velen. Mais je crois bien que mon Prophète m'a abandonnée, lui aussi.
- Vous exagérez.
- Peut-être. Je ne sais pas. Je ne sais plus. C'est pour cela qu'il vaut mieux que nous partions. Malgré mes efforts pour aider mon peuple, la libération de notre cité, les publications des résultats de mes études, ma volonté de reconstruire en Azeroth ce qui a été perdu sur Draenor, rien ne semble faire bouger les choses. Regardez, quand Forgefer à été libéré, le Roi Magnus à félicité les combattants. Quand nous avons risqué nos vies pour libérer l'Exodar du mal qui le rongeait, que cela a emporté notre enfant, on ne nous a même pas autorisé à organiser une cérémonie pour fêter dignement le retour de notre peuple à la liberté. Je ne comprends plus ce qu'il se passe. Notre Prophète devient peut-être vraiment trop vieux. Je... je ne comprend plus... Et puis notre mariage foulé au pieds par des assassins sans scrupules! Même les Boucliers de Velen ne semblent plus avoir toutes leurs forces et leur esprit. Enfin...
Epine inspira longuement en regardant Shineï qui, le doigt dans la bouche, écoutait sa tutrice sans bien comprendre de quoi elle pouvait bien parler. Epine lui sourit, se baissa pour la serrer dans ses bras. Des petites larmes roulèrent le long de ses joues qu'elle dissimula au plus vite pou ne pas inquiéter l'enfant. Epine s'écarta de Shineï, la tenant par les épaules. Elle la regarda dans les yeux en lui faisant son plus beau sourire.
- Tu vas rester ici quelques jours ma chérie. Nicole, comme toujours, s'occupera bien de toi. Papa Veldren passera te voir plus tard, il était occupé. Mais il viendra avant que nous partions pour notre voyage de noce. Je te promets de te rapporter tout plein de belles choses et de magnifiques souvenirs. Soit sage ! Soit forte ! Écoute bien Nicole, c'est une femme très sage qui sait ce qui est bon pour toi. Je t'aime.
L'enfant et sa mère restèrent un long moment dans les bras l'une de l'autre, sous le regard bienveillant de Nicole, à goûter un instant de tendresse et un instant de doux sentiments. Puis Epine pris sa fille dans ses bras pour la mettre dans ceux de la directrice de l'orphelinat. Shineï ne disait rien. Elle se blottit dans les bras de Nicole et cacha son visage dans le creux de son cou.
- Je vous la confie Nicole. Je reviendrai la chercher. Je ne sais encore exactement combien de temps nous partons. Cela dépendra de nos méditations. La Lumière décidera pour nous. Mais je crois que ce ne sera pas long. Si on nous demande, dîtes que vous gardez l'espoir que la Lumière ne nous abandonne pas.
- Très bien Epine. Faites un bon voyage et attention à vous. Saluez votre mari au cas où il ne pourrait pas venir, et revenez-nous vite.
- Que la Lumière vous baigne, et toute cette maison, dernier refuge où l'on trouve encore un peu d'amour en ce monde.
Shineï ne bougeait toujours pas, recroquevillée dans les bras de Nicole, cachant sont visage. Epine fit volte face pour sortir de l'orphelinat. Elle regarda un moment la ville basse et la colonne d'énergie qui montait du centre de Shattrath, puis elle invoqua son griffon avant de s'élancer dans le ciel pour une destination inconnue et pour une durée indéterminée.
Le temps est la prière. Le temps est à la méditation. Elle temps est à la recherche de réponses à des questions en suspens. Epine pensa à cette histoire de Nobundo, quand il dû partir loin de tous, à la recherche de son destin. Elle, au moins, elle avait de la chance. Elle ne partait pas seule. Elle partait avec l'amour de sa vie.
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