Premier contact

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Révision de 19 décembre 2020 à 06:14 par Satrama (discussion | contributions) (Notes de voyage sur Yoma - I - Premier contact)

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Notes de voyage sur Yoma - I - Premier contact

Il faut commencer par croire. Yoma est un monde où l'on ne peut se rendre à pied, en voiture, en vaisseau à propulsion antigravitationnel, ou par un quelconque autre moyen de transport physique. Pour s’y rendre, il faut modifier sa pensée de façon à ce que cela devienne possible. Ce véhicule mental est de plus le seul moyen d'éviter toute interaction nuisible avec ce monde si différent du nôtre car, même si les créatures qui le peuplent parvenaient à déceler cette présence étrangère, elles ne le considéreraient que comme un rêve et ne lui accorderaient aucune réalité. Le mental n'a pas de forme et sait bien mieux s'adapter à l’inconnu que le physique. D'autres que moi ont expérimenté cette manière de voyager depuis bien plus longtemps et sans doute est-ce la méthode de voyage la plus ancienne de ce monde – de tous les mondes ? – car elle ne coûte rien qu'un peu d'effort sur soi-même. Effort d'ouverture. Effort de concentration. Effort d’imagination. C'est aussi la seule méthode qui permette d'aller n'importe où même sans en connaître la destination au préalable.

J’avais aperçu cette planète une fois déjà, il y a bien longtemps. Je n’étais encore qu’un enfant et l’image de ce monde m’avait marqué. Mais je l'ai oubliée en grandissant jusqu’à ce jour récent où j’ai découvert dans un jeu vidéo des créatures qui ressemblent beaucoup à une yomank. Le souvenir de ce monde m’est revenu tout à coup et l’émotion ressentie en était si intense que des larmes ont coulé sur mes joues et sont venues s’éclater sur mon clavier. Cela ajoutera un peu de sel à mes mots. J’ai tendu l’oreille. Les voix de ces créatures étranges et si belles se sont faites entendre. Surtout l’une d’entre elles, Baatu, une Shank vivant dans un village forestier de la forêt de Bãnkoa. Elle m’a ému plus que les autres et c’est par son village que je suis arrivé sur Yoma. Les shank donnent rarement un nom à leur village car ils changent très souvent de place. Ce sont des nomades. Mais ce village là n’était pas comme les autres. Il abritait la cheffe shank la plus respectée de tout Yoma : Poohia. Les shank l’ont donc nommé Pruhug, de "Pru" qui signifie cheffe, et "Hug" qui signifie maison, hutte, campement ou village. Les shank sont des chasseresses redoutables qui ne construisent que de petites maisons avec les matériaux trouvés sur place pour y vivre quelques temps avant de partir un peu plus loin, laissant leur village biodégradable disparaître sous la végétation qui reprend ses droits en quelques semaines seulement, quand plus aucune occupante ne reste pour l’entretenir. C'est la principale raison pour laquelle il est si difficile de retrouver des informations sur leur histoire. Mais, nous le verrons plus loin, il n’y a pas que des shank sur cette planète.

Décrire Yoma n’est pas chose facile. Bien que des similitudes existent, telle que la forme humanoïde du peuple intelligent qui y règne, elle est très différente de notre monde. Comme toutes les planètes, elle est ronde et tourne sur elle-même. Elle est la troisième planète d’un système tournant autour d’un seul soleil appelé Idriis et qui est très semblable au nôtre. Elle a trois lunes dont les noms sont Etãng, Vivikya et Sébo. Son climat est assez comparable au nôtre et, sans aucun doute, nous pourrions y respirer, y marcher, et même y manger. Mais, à sa surface, tout y est différent. Yoma n’a pas d’océans. Hormis quelques mers ou grands lacs, une zone plus désertique faisant le tour à son équateur et deux petites calottes gelées à ses pôles, toute sa surface est couverte d’une épaisse couche végétale aux formes et aux couleurs variées de laquelle émergent quelques montagnes. Elle est aussi deux fois plus petite que la Terre et son axe est droit. Il n’y a donc pas de saison. Le peu d'eau, proportionnellement à la surface des terres, est dû à la grande quantité de choses vivantes qui la recouvre. Cette biosphère est exclusivement végétale et consomme une quantité incroyable d'eau que les êtres la peuplant évaporent principalement par leur peau, leurs feuilles ou leurs écorces suintantes. L'équilibre écologique est toutefois stable. En résumé, sa surface est faite de 70% de cette biosphère constituée de forêts et de végétation dense ; 10% forment les pôles et les montagnes sans vie autre que mobile ; 8 % sont les mers et les grands lacs ; 7% sont formés par les déserts situés sur l'équateur. Les 5% restant sont artificiels. Ce sont les cultures et les villes des grelank que nous étudierons plus loin. Le sol est formé d’une épaisse couche d’humus et de racines enchevêtrées. Il est très probable qu’en y creusant très profondément, on puisse trouver tantôt de la roche, tantôt de l’eau des océans primordiaux qui ont été recouverts par cette foisonnante et envahissante couche de matières organiques. Mais rien n’est certain à ce sujet. Seules quelques vieilles légendes yomank évoquent un Yoma couvert d’eau.

Le fait le plus étrange de la vie de ce monde végétal réside sans doute dans son mode de reproduction. Si vous aviez la capacité de pouvoir vous y rendre, vous seriez très surpris de constater qu’en apparence toutes les yomank sont femelles. En vérité, le monde vivant de Yoma peut être divisé en deux grandes familles :

L’une est constituée de l’ensemble des êtres mobiles, comparables à nos animaux, depuis les plus minuscules jusqu’aux plus grands. Mais, contrairement à nos animaux, elles ne sont pas faites de chair animale mais végétale. Les êtres intelligents désignés sous le terme "yomank" sont aussi de cette seconde catégorie, comme nous autres humains sommes rattachés au règne animal. Sur Yoma, toutes ces créatures sont femelles. Toutes les créatures mobiles sont femelles et sont désignées par le terme "facushank", du règne de Facusha qui, grossièrement, signifie mobile, mouvant.
L’autre grande famille du vivant de Yoma est constituée de l’ensemble des êtres enracinés comparables à nos plantes, nos arbres, nos buissons, etc. Ce sont les mâles, les mushank, du règne de Musha que l’ont peut traduire par immobile, ou enraciné. Certains de ces mushank ont un organe mâle assez semblable à des phallus animaux, de toutes formes et de toutes tailles. Les yomank appellent ces organes des "payü" et les mushank porteurs de payü sont des pipayü.

Les facushank se reproduisent donc en faisant l’amour avec les mushank. C’est ainsi que toutes les shank et les grelank sont des femelles de forme humanoïde faites de matière végétale et, pour elles, Yoma est mâle. Il est leur père à toutes et leur amant, en même temps.


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