Temps

De imagina
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"Le temps, dirent encore les vagues, est immobile et sans commencement ni fin, qu'il ait un mouvement et soit cause de changement est une illusion. En fait, cela même est une véritable illusion, car, excepté pour la vue étroite des êtres vivant sur des mondes aux dimensions limitées, il n'existe pas des états tels que le passé, le présent, le futur. Les hommes n'ont l'idée du temps qu'à cause de ce qu'ils appellent le changement, mais cela aussi est une illusion. Tout ce qui a été, est et sera existe simultanément." H.P.Lovecraft dans "Démons et merveilles" §5.

Le temps est une illusion

Le temps a toujours été une préoccupation pour moi. Comme avec le reste du monde, je ne me suis jamais senti à l’aise avec lui. Depuis mon plus jeunes âge, j’ai toujours été intrigué par les aiguilles des horloges et des montres qui nous imposent leurs rythmes mécaniques et qui ne me semblaient pas être en accord avec le mien. Depuis, ça n’a pas changé. Être à l’heure quelque part m'a toujours été très compliqué et, surtout, depuis que je sais que ce temps, celui des horloges, pourtant devenu atomique maintenant, est un mensonge qu’on nous force à croire pour des tas de raisons dont je ne discuterai pas ici. Je vais juste tenter d’expliquer pourquoi je crois que c’est un mensonge.

Il y a de multiples façons d'aborder et de décrire le temps selon le point de vue avec lequel on l'aborde. Mais, parmi tous ces points de vue, en existe-t-il un qui soit vrai ? Temps relatif, temps absolu, temps réel, temps différé, temps comme quatrième dimension d’espace, temps universel, si tous peuvent être énoncés et discutés, aucun ne répond à mes questions de façon satisfaisante. Je suis récemment tombé sur une émission d’Arté traitant de ce sujet : "La magie du cosmos, l’illusion du temps". Brian Greene – un physicien américain – nous y explique son point de vue scientifique sur le temps et affirme que rien ne permet de dire que le temps existe en physique, ou du moins, qu’il ne puisse pas aller à l’envers, ou plus ou moins vite. Je connaissais déjà les théories relativistes d’A.Einstein (et d’autres) sur le temps mais je n’avais pas encore découvert que beaucoup de scientifiques remettaient carrément l’existence du temps en question, et pas seulement celui des horloges. Je suis content d’apprendre que je ne suis en définitive pas le seul à soupçonner cela, même si le cheminement qui m’y a conduit n’est pas le même que celui des physiciens qui, eux, se réfèrent surtout à leurs équations. Le monde n’est pas contenu dans des équations. Ces dernières n’en font forcément que des descriptions partielles.

Nous avons l'impression que le temps existe. Cette impression nous est donnée par notre capacité à percevoir les mouvements des objets qui nous entourent, ainsi que nos propres mouvements. La succession des heures et des jours nous est donnée par la rotation de notre Terre. Celle des saisons et des années par la révolution de cette même Terre autour du Soleil. Nous percevons le temps localement, à notre échelle, grâce à tout ce qui bouge dans notre environnement et même les cycles de notre propre organisme nous imposent un temps biologique, tout intérieur à l’être, temps que dans notre monde moderne nous avons tendance à négliger, entraînant pour beaucoup un mal de vivre sur lequel nous ne nous interrogeons pas assez souvent. Mais alors, si plus rien ne bougeait, le temps s'arrêterait-il ? C'est plus que probable, que l’ont accorde ou non une existence propre au temps. Si les étoiles s'arrêtaient de tourner, ainsi que nos électrons, plus rien n'existerait, et le temps lui-même n’y pourrait rien. Le temps n'est qu'une illusion qui s'impose à nous pour la seule raison qu'un monde en mouvement, un monde vivant, nous entoure. Pour mesurer cette illusion, nous fabriquons des horloges qui deviennent notre réalité de la perception du temps. Mais ces horloges nous coupent de cette vérité que le temps n'est qu'une vision de l'esprit, une invention humaine. Il est une représentation abstraite et, par conséquent, une création humaine qui lui permet de mesurer sa vie ; sans doute par crainte de sa mort. Le temps est un phénomène culturel, non naturel.

Temps et gravitation

La question qui me vient à l'esprit est : Est-ce que, tout comme la gravitation, le temps nous ramène vers un point d’équilibre, un point 0, vers l'origine et, peut-être, le néant ? Est-ce que le mouvement des corps est une réaction de ceux-ci pour échapper à la gravitation ? La gravitation serait ainsi une force centripète contrebalancée par le temps qui serait une force centrifuge. Il serait alors une résultante de la volonté des corps à lutter contre la gravitation ou l'effondrement, ou l’entropie. Je n’ai aucun autre outil pour prouver cela que mon intuition et mon raisonnement. Aussi, cela restera-t-il seulement une question.

Mais en posant le temps comme un champ de dimensions, tout comme l'espace, je peux remarquer certaines choses. Tout d’abord, j’y distingue trois dimensions :

  • Le moment (ou l’instant)
  • La vitesse
  • L’accélération

Le temps ne serait pas une quatrième dimension de l'espace-temps mais un second groupe de dimensions, frère siamois l'espace, possédant ses propres dimensions, et sans doute une représentation abstraite de l’espace auquel il est lié de façon indissociable. Je le rappelle : Je pars du principe que seul le mouvement existe et que celui-ci est à l’origine du temps, mais aussi de l’espace car, si nos atomes s’arrêtaient de tourner, la matière s’effondrerait aussi. Mais c’est un autre sujet. Le concept de temps n’est, selon ce point de vue, qu’une perception suggestive due aux mouvements des corps de toutes natures. Ces mouvements sont cycliques mais pas rigoureusement car les cycles s'entremêlent, s'entrechoquent, et imposent qu’ils ne soient jamais exactement identiques deux fois de suite. Ils interagissent et ces interactions créent l’illusion des évolutions ou des involutions, de "temps qui passe". Ainsi, il est possible de penser que le big-bang est l'onde primordiale qui a donné naissance à toutes les autres. Il est possible de penser aussi ce big-bang soit une manifestation de mouvements antérieurs provoquant l’apparition locale d’un univers, notre univers, laissant supposer qu’il puisse en exister une infinité d’autres.

A l'échelle microscopique, le temps est créé par les mouvements des électrons autour du noyau atomique. Si ces électrons cessaient de tourner, il est évident que tout l'univers s'arrêterait de tourner car les plus petits cycles influencent les plus gros et inversement, ils interagissent.

Enfin, comme l’onde se propage dans toutes les directions, en gardant à l’esprit une représentation sphériques de ces ondes, on peut affirmer que le temps lui-même est sphérique. Je reviendrai là-dessus ultérieurement.

Temps ondulatoire

Qu’est-ce qu’une onde sinon un mouvement ? Les théories ondulatoires ainsi que la physique quantique démontrent que la matière elle-même est constituée d’ondes, des champs de forces en mouvement qui donnent une réalité à des choses abstraites : Les mouvements.

On peut représenter une onde en trois forces :

  1. La force d’impulsion qui éloigne l'onde – ou la particule – de son point d'équilibre.
  2. La force d’attraction la fait revenir à ce même point d'équilibre.
  3. L’interaction qui l’oblige à ne jamais être deux fois identique à elle-même.

L’écoulement du temps est dû aux enchaînements d’impulsions et d’attractions d’autres ondes qui s’interpénètrent les unes les autres et s’influencent par différences de phases. L’instant est la courbe qui oscille entre deux points zéros de l’onde, une demi période. Mais la longueur d’onde peut changer.

La première force est constante si rien ne la freine à priori. La deuxième force augmente à mesure que la première s'éloigne du point d'équilibre. L'amplitude est un rapport entre ces deux forces. Ensuite, cela se passe comme si la polarité de la première force s'inversait quand la deuxième l'égale au point d’origine. Du coup, elles s'ajoutent quand la deuxième force devient nulle. Alors la première force dépasse le point 0 dans l'autre sens, ce qui réveille la puissance attractive de la deuxième qui recommence à augmenter en fonction de l'éloignement du point d’origine. Et ainsi de suite. La physique parle d’inertie due à la masse du corps en mouvement, mais je suis persuadé que même dans le cas où le corps n’aurait aucune masse, ces forces s’exerceront de la même façon. Comme aucune onde n’est isolée, leurs interactions, ou troisième force, fait qu’elles ne reviennent jamais à leurs points de départ. Il semble que la gravitation fonctionne exactement comme la deuxième force. Et le temps est créé par ces mouvements des ondes dans l'espace interagissant entre elles.

Le point d’équilibre, le zéro, est relatif. Il peut se trouver n’importe où et n’a de sens qu’en rapport avec l’onde concernée. Je vois déjà ceux qui croient fermement au big-bang que celui-ci, justement, est le point zéro de toutes les ondes de tout notre univers. Peut-être. Mais affirmer cela est aussi inutile que de savoir si l’œuf est à l’origine de la poule ou l’inverse.

2 forces, sans interaction :

SansLeTemps.png

Avec interaction, 3 forces :

AvecLeTemps.png

Bien sûr, ces figures sont des représentations abstraites idéalisées. En réalité, elles ne seraient pas si parfaitement courbes.

Le temps est sphérique

Je vois dans le fait qu’il faut ralentir ce qui est petit et accélérer ce qui est gros comme une preuve de cette affirmation : Le temps est sphérique. Dans le petit, le temps observé est plus rapide et dans ce qui est gros, il est plus lent. Ici, les notions de "petit" et de "grand" sont des notions d’échelle. Du centre vers la périphérie les valeurs dimensionnelles augmentent et le temps ralenti. Dans l'infiniment grand, il devrait donc s'arrêter tellement il est lent et, dans l'infiniment petit, il est déjà fini ou n'a pas encore commencé tellement, il va vite. Instant, éternité… Ceci est apprécié depuis notre échelle dimensionnelle car, à une échelle très petite, l’instant pourra paraître une éternité. Relativité.

Temps humain

Le temps (de même que la matière) est créé par les phénomènes. Chaque être crée sont espace et son temps par le seul fait d'être, de vouloir être car "être", c’est bouger. Voilà ce qui manque aux physiciens pour trouver des réponses à beaucoup de questions qu’ils se posent : Ils ne prennent pas en compte la caractéristique principale du vivant qui est justement de vivre. La volonté de vivre, la pulsion originelle de ce que l’ont nomme l’instinct de survie, le désir, la volonté, ou "ichinen" dans le bouddhisme japonais est exclue des équations. Pourtant, comment le mouvement pourrait naître sans elle ? Reléguer cette notion fondamentale du vivant en dehors de la physique et de la cosmologie officielle, la considérer comme d’un domaine moins sérieux tel que la religion, la philosophie, la psychologie ou les sciences occultes est une erreur tout aussi fondamentale. Ajoutons le vivant à la physique et nous aurons les réponses à nos questions.

Nous, humains, faisons partie de notre planète Terre, et notre espace-temps nous est donné par nos interactions avec elle. Nous mesurons le temps grâce à sa rotation et sa révolution autour du soleil. Que se passerait-il si la terre se mettait à tourner à l’envers ? Le temps inverserait-il son sens ? Il semble qu’aucune personne un tant soit peu cultivée ne pourrait croire une chose pareille. Mais il est vrai que cela pose question et que la réponse n’est pas si facile à donner.

Ainsi, si nous considérons tous ces enchevêtrements de temps comme une grosse machinerie de rouages de tailles de plus en plus grandes, le temps universelle serait le plus gros de ces rouages, celui qui entraîne tous les autres : l'expansion de l'Univers, sa vitesse et son accélération qui, je le rappelle, n’est créé que par les interactions entre les mouvements des choses.

(la terre tourne à sa surface moyenne à 1674,364 km/h. Avec un avion supersonique capable de dépasser cette vitesse, s’il volait en sens contraire de la rotation de la terre, que se passerait-il ? C’est une question que je me posait quand j’étais enfant.)

Discrétion ou continuité ?

Il est impossible d'imaginer le temps continu. Pour exister, le temps doit être discret. On utilise différentes échelles pour décrire le temps infinitésimale, terrestre ou astronomique mais il est toujours discret au point que certains pensent que l'univers lui-même serait discret. C'est absurde car cela voudrait dire que, quelque soit son échelle, il n'y aurait que du vide entre deux instantons, c'est à dire que le temps saute d'instant en instant par dessus du vide de temps donc, un temps qui serait arrêté, un temps qui ne passe plus et ne contient plus d'instants. Sérieusement, c'est faire fausse route que de penser ainsi car, entre deux instants, on pourra toujours déterminer des instants plus petits. Pourquoi ? Parce que le temps n'existe pas. Il est créé par notre imagination. Le réel est le mouvement et c'est lui que appelons "Temps". Le mouvement n'est pas discret mais continu (sauf au cinéma).

Ce rapport entre discret et continu est intéressant. Il soulève une interrogation : peut-on penser que le découpage d'un intervalle en intervalles plus petits peut se faire à l'infini ? Autrement dit, l'atome (ou la quanta) est-il bien la plus petite particule insécable de la matière ? La notion même d'atome a-t-elle un sens ? Nous voyons bien qu'avec le temps ça ne fonctionne pas. Ce sont les grecs antiques qui ont inventé l’atome. Nous, nous avons inventé les quanta, mais à chaque étape de l'histoire des sciences, nous ne faisons que repousser le mystère un peu plus loin.

Passé, présent, futur

Voir l'avenir derrière et le passé devant révèle un état statique et contemplatif, qui ne s'intéresse pas au devenir mais s'interroge sur l'acquis. Inversement, voir l'avenir devant et le passé derrière révèle un état dynamique qui cherche à aller de l'avant, à explorer l'inconnu, sans se préoccuper du vécu antérieure. Est-il possible de connaître ces deux états simultanément ? Cela me fait penser à ce problème de la physique quantique qui explique qu'il est impossible de connaître en même temps la position et la vitesse d'une particule. Pour avoir une vue complète du temps, il faudrait être dans les deux états dynamique et statique à la fois, ce qui, à priori, nous est impossible.

Entropie

L'univers ne va pas vers toujours plus d'entropie. Il oscille entre ordre et désordre. Il est impossible d'être à la fois dans les deux phases de cette oscillation ce qui fait que nous ne verrons jamais un verre brisé se reconstituer. Si le verre le faisait, il ne retrouverait pas sa forme et sa position de départ car son environnement aura changé dans l’intervalle temporelle où il s’est brisé, dans un sens ou dans l'autre. C'est l'interaction des mouvements les uns dans les autres qui est la causalité de cela.

De plus, il existe des lois de la physique qui expliquent que le verre se brise. Et il en existe aussi pour qu'il se reconstitue. Il suffit que moi, humain, je le décide et le recolle. Ce qui va prendre un temps considérable, selon notre conception du temps, par rapport au temps qu'il aura mis pour se briser. Même ainsi, le verre reconstitué ne sera jamais plus identique à ce qu’il a été avant d'être brisé. Et c'est une loi du changement, pas du temps.

Le temps n'est perceptible que dans un contexte précis. Il est comparable à une vague qui se forme au large, dans la houle. On ne peut distinguer la vague dans la houle. De même le temps n'est pas perceptible dans la masse des mouvements qui provoquent les changements. Mais il suffit que je me pose sur une vague, pour avoir une perception d'un temps qui passe dans le sens du mouvement de la vague, d’un côté ou de l’autre de celle-ci. D’ailleurs, la vague est une excellent métaphore pour représenter le temps car elle est un mouvement des atomes de l’eau de haut en bas, alternativement, sans déplacement latéral (si l'on fait abstraction du courant). Le sac et le ressac de l’eau donne l’illusion du temps. On en revient à l’onde.

L'entropie serait l'écume de la vague qui se brise sur un rocher.



Mots-clés : temps, illusion, gravitation, onde, entropie


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