Le cadeau

De imagina
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« Moi, les orcs, je les aime bien » se disait Chayem. Elle s'était installée à l'auberge de la Croisée et goûtait un peu de tranquillité au milieu de ceux qu'elle appelle ses nounours verts. Elle était sage. Ils ne la connaissaient pas ici. Pour gagner de quoi vivre, elle faisait un tas de petits boulots plus ou moins risqués dans la région pour aider la communauté de la Croisée. Son véritable métier, elle l'avait mis de côté. Et puis, de toute façon, elle ira bientôt travailler dans cette nouvelle maison de bains et de soins qui va ouvrir à Cabestan. En attendant, un peu de vacances ne pouvait faire de mal.

Cela faisait donc plusieurs semaines que Chayem rendait des services aux orcs de la croisée, aidant les femmes dans leur tâches quotidiennes quand les hommes allaient la chasse ou la surveillance de la région. Elle jouait souvent le rôle de nounou auprès des enfants car les femmes orques chassaient souvent aussi. « C'est agréable cette vie toute simple », se disait-elle. Elle était devenue presque une des leurs. Elle gagna ainsi leur estime et leur respect petit à petit.

Avec les Taurens également, ça se passait bien. Il n'y avait que les trolls qui ne lui inspiraient pas vraiment confiance. Pourquoi a-t-on toujours le sentiment de se faire avoir quand on parle à un troll ? Peut-être est-ce dû à leur accent si désagréable, ou à leur air de "se foutre du monde" peint de façon indélébile sur leur visage. Malgré tout, Chayem se montrait envers-eux aussi aimable qu'envers les autres. Et être aimable avec tout le monde, sans rien laisser paraître du l'aversion qu'on peut ressentir parfois à la vue ou au contact d'une personne inconnue, c'était la qualité la plus importante qu'elle avait dû développer depuis qu'elle était partie de Quel'Thalas. Etait-ce purement technique, ou était-ce vraiment une fille capable d'aimer tout le monde ? Impossible de le savoir. Même elle, au fond, ne le savait sans doute pas.

Quoiqu'il en soit, la communauté de la Croisée l'aimait bien. Si bien que, ce matin-là, ce fut la surprise totale qui scella l'amitié de Chayem avec ces gens. Quand elle s'éveilla, l'aubergiste vint la trouver. Il souriait de façon inhabituelle. Il lui apporta sont petit déjeuner et lui dit : « mange tranquillement et prépare toi à avoir une bonne surprise. » Intriguée, elle rongea son frein pour suivre les consignes de l'orc et ne pas se lever tout de suite. Puis elle s'habilla, s'étira en découvrant le soleil matinal, se rendit à l'entrée de l'auberge et... Un loup roux était attelé juste à côté de la porte. L'aubergiste l'avait suivi et lui dit doucement avec sa voix rauque : « C'est pour toi ». Chayem ne le crut pas tout de suite, mais quand l'aubergiste alla vérifier les sangles et lui dit de monter dessus, elle le fit sans se faire prier. « On pensait que t'en aurait besoin pour continuer ton travail ici, ou ta route... » dit l'orc. « Enfin voilà, c'est à toi, c'est tout le bourg qui te l'offre. » Un sourire de bonheur se dessina sur le visage de Chayem. Impossible de dire "merci" tellement l'émotion était grande. Les remerciements, elle les fera après, quand elle sera revenue de la folle course qu'elle fit à travers les Tarides avec ce si merveilleux cadeau.



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