La bague d’Emiade

De imagina
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Cela s'est passé au sud de Durotar, non loin de Cabestan. Il l'avait entraînée là parce que les forces magiques du lieu étaient propices à cette cérémonie. C'est ce qu'il lui avait expliqué. Emiade gravissait l'étroit et sinueux sentier qui montait au sommet juste derrière lui. Il croisèrent un vieux troll pacifique et un peu fou qui les regarda passer en souriant bizarrement sans rien dire. Le mont avait une forme de pic tronqué, offrant à son sommet une petite plate forme où était installé une sorte de petit autel, une simple pierre agencée de façon rituelle qui laissait comprendre que ce lieu était vraiment particulier. De Là, la vue sur la région était magnifique.

Il était un mage renommé du Kirin'Tor et avait accepté la requête d'Emiade parce qu'il avait beaucoup de sympathie pour elle et qu’elle semblait très sincère. Il ne s’agissait que du désir d'une jeune humaine de résoudre un mystère, capitale pour elle, de sa vie et cela l’avait touché. Il lui demanda la bague qu'il lui avait commandé d'apporter. Elle lui en tendit une sans grande valeur, mais jolie tout de même, qu'elle avait trouvé à la cathédrale, sans doute un objet perdu par un pénitent ou une bourgeoise peu fortunée venu s'y recueillir. Il prit la bague et la posa sur la pierre avant de commencer son rituel.

Une étrange lueur émanait des mains du mage. Emiade se demandait souvent si la Lumière des mages était la même que la sienne. Certains prétendaient que oui, et d'autres que non. Pour elle, la Lumière était la même partout mais elle est perçue et se manifeste différemment selon les gens, selon la façon dont on ils y croient et l'utilisation qu'ils en font. A Dalaran, où elle avait ses entrées, elle entendait souvent les mages parler eux aussi de la Lumière. Alors, c'était évident, la Lumière est la même pour tous. Pourtant, les différentes formes qu'elle prenait étaient telles qu'on pouvait parfois en douter. « Je n'ai pas le même pouvoir que ce mage parce que je n'y crois pas comme lui, mais... non, il s'agit bien de la même Lumière » se disait-elle.

Le mage était sur le point de conclure son rituel. La bague sans valeur brillait maintenant comme un joyau extraordinaire sur l'autel. Il l'a prit entre ses doigts et se dirigea vers la prêtresse avec un sourire à faire rougir toutes les jeunes filles humaines du Royaume. Emiade, ne l'avait jamais avoué, mais elle était un peu amoureuse de lui. Elle tombait facilement amoureuse. Elle était jeune et sentimentale. Mais elle savait aussi se raisonner. Ce mage n'était pas pour elle, elle le savait. Il tendait la bague qui brillait encore d'une douce lumière verte. Elle tendit sa main qu’il saisit de sa main gauche pour y poser délicatement la bague avant de la lui refermer en lui disant : « C'est parce que vous avez du sang elfe que cette bague aura ce pouvoir. En fait, elle révélera votre nature elfique au point de vous en donner réellement l'apparence. Inutile de la prêter à un autre car se serait inefficace. Et évitez qu'on ne vous la vole. Il faut la garder précieusement sur vous. Vous pouvez l'essayer. »

Il souriait toujours. Emiade ressentit une immense joie qui montait d'elle même. Lentement, elle rouvrit les doigts et prit la bague entre l'index et le pouce de sa main gauche pour l'enfiler au majeur de sa main droite. « Concentrez-vous sur votre nature elfique. Essayez de vous voir telle que vous êtes au plus profond de vous-même » disait-il. Emiade ferma les yeux et chercha les images d'un monde inconnu d'elle mais qui lui était apparu en rêve autrefois. Elle voyait une grande ville toute dorée. Elle avait depuis vu Lune d'Argent plusieurs fois de loin et elle se sentait attirée par cette ville de façon mystérieuse. Les images de ses rêves ressemblaient vraiment à la ville du nord. Doucement, sans douleur, son corps se modifiait. Il s'affinait et ses oreilles, déjà pointues, s'allongeaient. Elle devenait sin'doreï. Ou peut-être Quel'doreï. Quand elle rouvrit les yeux, il était toujours là, face à elle a lui sourire mais quelque chose avait changé. Elle ne voyait plus les choses à travers des yeux humains, mais par des yeux d'elfe.

C'est ainsi qu'Emiade acquit le pouvoir de changer de forme pour révéler sa nature elfique et entrer dans le monde des sin'doreï. Arrivera-t-elle a y être acceptée ? Ce sera probablement l'objet d'une autre histoire.



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