Les grelank
Notes de voyage sur Yoma – III – Les grelank
l y a donc deux branches de yomank :
- Les shank
- Les grelank
Physiquement, elles sont très semblables mais culturellement, tout les oppose. Nous avons déjà un peu parlé des shank. Nous allons donc commencer ici par leurs sœurs ennemies, les grelank.
Grelank signifie – entre autres – "immobile" ou sédentaire. Les grelank sont donc la branche sédentaire des yomank. Elles vivent dans des villes plus ou moins importantes, ont une économie basée sur l’agriculture, l’élevage et l’artisanat. Quand elles voyagent, c’est pour prospecter de nouveaux territoires, pour les loisirs ou pour des parties de chasse. Sinon, elles ne sortent que rarement de leurs villes. Elles ont développé une culture très raffinée mais qui se coupe de plus en plus de leur milieu naturel primordial. Si bien que beaucoup de grelank sont devenues incapables de survivre seules ou en petit groupe dans la forêt, ce qui leur vaut bien des sarcasmes de la part des shank qui les assimilent à des mushank, des "végétaux" enracinés.
Les grelank vivent un peu plus longtemps que les shank, jusqu’à une dizaine de cycles. Sans doute parce qu’elles sont pour la plupart moins exposées aux dangers de la forêt. Mais aussi parce qu’elles ont développé une culture scientifique plus avancée, exploitant les propriétés des mushank pour se soigner et prolonger artificiellement leur espérance de vie.
Leur religion est basée sur le culte de Xohtos, dieu des récoltes, de la prospérité, de l’abondance, de la fertilité, des plaisirs et de la joie. Il est représenté par un Payü gigantesque, de pierre ou de bois, trônant généralement au centre des villes et des villages. De nombreux temples lui sont dédiés dans lesquels les grelank viennent prier verbalement et physiquement pour être fertiles et que leurs affaires prospèrent. Nous verrons plus tard ce que peuvent être les prières physiques mais je ne doute pas que vous devez déjà en avoir une idée. Il faut savoir que ces pratiques sont une des plus grandes sources de discordes entre elles et les shank. Nous terminerons ce paragraphe sur la religion en citant quelques autres dieux que les grelank vénèrent, tels que Ayomid, la déesse de l’amour. Il s’agit ici du sentiment d’amour, de tendresse, l’affection qu’un individu peut ressentir envers un autre, avec ou sans relation physique. Chez les yomank, l’amour en tant que sentiment n’a rien à voir avec le désir de procréation. Si elles sont très affectueuses les unes envers les autres, se donnant facilement du plaisir sans retenue par des caresses, elles ne le font pas par instinct de survie de l’espèce. L’acte de procréation nécessite une relation avec Musha, pas avec une sœur facushank.
Leurs habitudes "vestimentaires" sont très élaborées. Elles cherchent à valoriser leurs corps, pourtant déjà très harmonieux, par des ornements allant souvent jusqu’à l’extravagance. Elles aiment parader pendant les cérémonies religieuses ou officielles rivalisant comme nos terriennes à celles qui impressionnera le plus leurs sœurs, ce qui provoque parfois quelques violentes disputes bien vite apaisées par leurs services d’ordre.
Leur structure sociale est verticale. En fonction de la taille de leur ville, le nombre de degrés varie. Les grelank les plus influentes sont, sans surprise, les plus riches et les plus puissantes dans leurs arts qui vont de l’agriculture aux beaux arts en passant par l’oration – qui remplace notre politique. Les cheffes sont nommées de façon très étrange. C’est un peu à celle qui aura le dernier mots lors de joutes verbales qui peuvent durer des heures, voir des jours. Les citoyennes d’un étage votes pour celle qui les représentera à l’étage supérieur. Les débats ont lieu dans une grande salle divisée en autant de zones qu’il y a de prétendantes au pouvoir. Les citoyennes présentes passent de zone en zone, en fonction de celle des prétendantes qui les convainc le mieux. A la fin du débat, la zone la plus remplie détermine celle qui sera élue. C’est simple et très efficace. Et même si parfois il y des disputes, il n’y a jamais d’affrontement physique. C’est une règle qu’aucune grelank de transgresserait. Il va sans dire que ne sont présentes au débat que les les citoyennes de l’étage concerné.
Elles ont aussi un système judiciaire très simple pour régler les infractions aux règles les plus graves. Un nombre variables de citoyennes des étages supérieurs, considérées comme des sages, se concertent sur la culpabilité et la peine à infliger d’une accusé. Si la culpabilité est avérée, la sentence est généralement appliquée immédiatement ou dans la journée qui suit. Pour les petits délits et querelles entre citoyennes, c’est l’élue de l’étage où a eu lieu le problème qui, avec quelques-unes de ses amies, décident de la suite à donner. Avec un tel système, il y a parfois des erreurs mais, dans l’ensemble, ils sont rares car les grelank ont un sens aiguë de la justice, quitte à se dénoncer ou se condamner elles-mêmes.
Je ne vais pas énumérer tous ce que sont et font les grelank. Il faudrait un ouvrage de la taille d’une encyclopédie pour cela et ce n’est pas mon but ici. Nous découvrirons ensemble toutes les subtilités de ce peuple ensemble, au fil de mes récits qui seront parfois merveilleux, parfois cruels. Je dirai pour terminer provisoirement ma description des grelank qu’elles sont sans doute celles qui, culturellement, nous ressemblent le plus, à nous terriens.