Gaïa
Gaïa comme macroorganisme
Notre planète, sans doute comme toutes les autres, est un être vivant et nous faisons partie intégrante de cet être.
Imaginez que vous soyez un microbe. Vous vous promèneriez dans une nature remplie d'autres micro-organismes de toutes sortes dont certains seraient vos proies et d'autres vos prédateurs. Vous évolueriez dans une atmosphère plus ou moins dense, du gaz carbonique, du liquide amniotique, du plasma... Vous graviriez des collines musculaires, grimperiez sur des montagnes osseuses, le long d'une échelle vertébrale. Vous rencontreriez la flore intestinale ou les méandres neuronaux. Pensez-vous que vous auriez conscience d'être en train d'évoluer à l'intérieur d'un super-organisme tel qu'une plante, un animal ou un être humain ? Et si je vous disais, moi, autre microbe, que vous êtes en train d'arpenter une côte de cage thoracique ou, pire, que vous êtes une cellule nerveuse du cerveau d'un singe d'Asie, me croiriez-vous un seul instant ? De même vous ne me croyez pas quand je vous dis que vous êtes tel un microbe, dans notre macrocosme, en tant qu'être humain et que vous vous promenez sur la peau de la Terre et que, pire encore, vous en êtes un élément constituant, un neurone ou un élément de sa flore intestinale ou tout autre chose vivant dans ce super-organisme qu'on appelle la Terre. Si vous pouviez imaginer que votre fonction biologique soit de luter contre les virus du monde tel un anticorps, ou que vous soyez l'un de ces virus, ou que votre rôle soit de digérer les substances dont la Terre se nourrit, ou encore que vous soyez une part de son intelligence ou un vecteur de communication, alors vous pourriez comprendre ce qu'est Gaïa.
Hypothèse Gaïa
L'hypothèse Gaïa ne soutient pas que la Terre est un macro-organisme vivant autonome mais que la biosphère est un organismes vivant hébergé par le Terre. C'est comme dire qu'une planète morte serait recouverte de vie et que cette masse de vie pourrait repartir ailleurs. Comparé à un système organique vertébré, cela reviendrait à dire que le squelette est le support de la vie de l’individu mais ne fait pas partie de celui-ci.
Mon hypothèse à moi est différente. Je pense que la biosphères et toutes les autres sphères de la Terre forme un tout que l'ont peut nommer Gaïa, qui serait donc un autre nom de la Terre. Comment un corps vivant pourrait survivre sans un support pour le maintenir cohérent ? Comment notre corps humain si complexe pourrait tenir debout sans une ossature pour en maintenir toutes les parties ? Il est remarquable que plus un corps est massif et complexe, plus sa structure solide, quelle qu'en soit la matière, est importante. Le modèle que je propose - et je ne crois pas qu'il soit nouveau - est que la lithosphère de la Terre est le squelette de Gaïa ; son hydrosphère est son sang ; son atmosphère est son énergie ; et sa biosphère est sa chair. En poussant l'idée au bout de sa logique, sa "spiritosphère", c'est à dire la totalité des productions de tous les cerveaux capables de produire de l'information, en est le cerveau. L'être humain, sans doute la créature la plus développée dans cette dernière sphère, en est le principal constituant. Ainsi, l'être humain est un des organes de Gaïa, nous sommes le cerveau de la Terre.
On peut s'interroger de savoir si toutes les planètes ne seraient pas aussi des entités vivantes, ou plus ou moins vivantes. D'après des théories qui ne semblent plus ridicules de nos jours pour la communauté scientifique, Mars a pu, dans un passé plus ou moins lointain, abriter la vie, Il est même envisagé qu'il soit possible qu'elle y soit encore présente en sous-sol sous forme de micro-organismes. Alors Mars est-elle un cadavre, ou une entité vivante endormie qui pourrait se réveiller ?
Et si nous, humains, allions sur Mars pour y installer une colonie, ne pourrait-on pas considérer ces colons comme des graines, des spermatozoïdes parti pour féconder une nouvelle entité vivante ? Ou une transmigration de tout ou partie l’âme de Gaïa vers Mars ?
Toutes les hypothèses deviennent possibles, y compris les plus invraisemblables pour notre référent moral actuel. Quoiqu'il en soit, je pense que considérer Gaïa comme n'étant constituée que de la biosphère est non seulement une erreur mais aussi un incohérence de ce modèle. Prenons un simple exemple : Un arbre, "celui dont la tête au ciel était voisine, et dont les pieds touchaient à l'empire des morts". L'arbre ne survivrait pas sans la terre dans laquelle il est planté. On peut donc dire que, selon les principes même de Gaïa, l'arbre et la Terre forment un ensemble cohérent et interdépendant. L'arbre nourrit le sol des ses feuilles et de son bois morts - et sans doute d'autres produits - et, en retour, la terre le nourrit. Il en est de même de toute la biosphère qui forme un tout unique et cohérent avec toutes les autres sphères ; et ce tout est Gaïa.
Le fait que les autres planètes du système solaire ne semblent pas contenir la vie n'est-elle pas une preuve de la compétition existe au sein du système ? La Terre a gagné dans cette compétition.
Quant à la capacité de reproduction, elle existe bel et bien. Le fait que des humains puissent envisager de se rendre sur Mars et de la coloniser - et donc d'y installer la vie - en est une preuve . Pour le comprendre ainsi, il faut adopter un angle de vue plus englobant, un référentiel situé à l'extérieur de la biosphère humaine.
Mots-clés : Gaïa, Terre, biologie, organisme, vie
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