Les idées
Depuis longtemps maintenant, je sais que les idées ne sont pas des objets qui appartiennent à qui que ce soit. Les idées circulent de cerveau en cerveau, d'une personne à une autre, se confrontent sans cesse à d'autres idées que certains cerveaux renvoient après les avoir recombinées, après les avoir plus ou moins digérées et que, parfois, certains se concrétisent quand leurs dépositaires s'en trouvent la capacité. Alors, les dits dépositaires s'approprient l'idée comme on s'approprie la terre, dressant des barrières tout autour pour affirmer que c'est bien à eux, que c’est chez eux et qu'il faut leur en payer le prix pour en user avec leur autorisation spéciale.
Je le sais depuis longtemps. Cette idées sur les idées, je la conserve au chaud dans mon propre cerveau pour qu'elle mûrisse et me conduise à une action pour la concrétiser. J'ai commencé déjà par briser cette illusion de propriété en moi qui me laissait croire que je possédais quoi que ce soit en propre. A commencer par ma musique, celle que mon esprit commet parfois et que j'ai très envie de partager. Mais la musique n'est encore qu'un objet immatériel. Je sens bien que je ne suis pas très doué pour toutes ces pratiques de création de matière à partir des idées. Mais...
...Je me dis que c'est peut-être là qu'est mon champ d'action privilégié, celui des idées. Je peux considérer les idées elles-mêmes comme un matière à travailler. Elles ont besoin de cerveaux, non seulement pour les recueillir, pour les propager, mais aussi pour les recombiner, les transformer et les reproposer sous de nouvelles formes ou sous un nouveau jour. Qu'elles soient bonnes ou mauvaises, ce n’est pas à moi d’en juger. Mais les laisser enfermer dans mon cerveau sans leur rendre leur liberté n'est-il pas une forme d'égoïsme, et même de lâcheté ?
En résumé :
- Les idées ne m'appartiennent pas.
- Mon cerveau capte et recombine les idées.
- Le but est de les faire circuler avec courage et, si possible, avec talent.
Ce blog est un très bel outil qui va me permettre de le faire. L'intérêt ici est que je peux y dire tout ce que je veux comme je le veux. Par exemple, même s'il est impossible de se construire une pensée sans entendre celles des autres, je n'ai pas besoin de citer mes sources. D'ailleurs, je ne le pourrais pas car j'ai oublié où j'ai entendu la source d'une idée. Cela n'a aucune importance car, en matière d'idées, rien n'appartient à personne, y compris les miennes, et je n’ai de compte à rendre qu’à moi-même.
Mots-clés : idée, libre