C'est bien pour balancer dans la mare de jolies brèves de comptoir, de douces pensées et opuscules tel Pascal, des blagues de potache, des piques acerbes pour que soit MDR tout le monde entier.
C'est bien pour que tout passe, que rien ne dure pour nos yeux, nos mémoires, pour faire étalage sans pudeur de nos pauvres vies si éphémères. Parfois aussi pour se rappeler qu'un-e ami-e, un-e familier-ère existe encore quelque part puisse qu'il-elle écrit encore sur un mur de pixel des choses qu'elle-il ne nous aurait jamais dites en face.
C'est bien pour propager des traînées de vide, des épées dans l'eau et des paroles en l'internet qui n'effleureront qu'un instant quelques consciences passagères qui, au fond, préfèrent ne rien savoir.
C'est bien aussi pour faire dormir nos intelligences, pour les remettre entre les électrons d'un big data center qui, telle un tumeur cancéreuse au cerveau ou un trou terriblement noir dans l'intersidérale absorbe et se nourrit de toutes les informations du monde, de la pointure de nos chaussettes jusqu'à nos rêves les plus fous.
Bientôt, nous serons immortels ! Bientôt, ce qui est bien de nous sera tout entièrement contenu dans les disques durs de la grande mémoire électroniverselle, entourée d'une nature bien peignée et respectueuse de la machine bien pensante :
Ça fait du bien de savoir que nos vies valent au moins quelques millions de dollars et qu'elles intéressent des gens qui pensent sûrement qu'ils pourront en faire quelque chose une fois que nous, humains de chair, retourneront vivre dans des cavernes.
Mots-clés : Data Center, Big data,