Retourne d'où tu viens, démon ! : Différence entre versions

Version actuelle en date du 30 novembre 2021 à 21:31

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Chayem ressentait comme un vide. Ce n'était pas une chose désagréable. Cela ressemblait plutôt au manque que l'on ressent après avoir perdu une sale habitude sans avoir rien pour la remplacer. Elle ne savais pas trop de quoi il s’agissait. Elle descendit discrètement vers l'oasis en faisant bien attention de ne pas réveiller Loktrann qui dormait encore. Le soleil n'était pas encore levé. Elle s'éloigna un peu dans la brousse, cherchant un lieu à l'abri des regards, même des animaux. Elle se concentra, fouilla son esprit jusqu'à ce que l'idée lui vienne de tenter d'invoquer un marcheur du vide. Intuition féminine ou message des démons, peu importe. Elle avait deviné dans le mille. Le manque venait de là : elle avait perdu ce pouvoir d'invocation d'un démon de ce type.

Les hématomes sur son corps lui rappelèrent les combats de l'après-midi dans la grande grotte où elle avait luter contre des créatures du vide juste avec une dague. Elle avait tué le lien qui l'unissait à ce type de démon en brûlant, après une victoire durement gagnée, la granule de mana du vide résiduelle de la créatures. Mais est-ce que annulait le pacte ?

Pour en avoir le cœur nette, elle tenta d'invoquer un gangregarde. Au bout quelque secondes, il apparut devant elle en lançant un rire insupportable.

« Alors tu crois que c'est si facile ? Es-tu devenue si folle de croire que les esprits dont on te rebat les oreilles depuis tout ce temps soient capable de briser ton pacte ?

- Tais-toi et dis moi comment me débarrasser de toi tout de suite, ça nous fera gagner du temps à tous.

- Naïve petite chose vivante ! Tu devras nous affronter tous les uns après les autres. Tous tes démons ! Et tu n'y arriveras jamais. Rappelle-toi : il y a pire que la mort. »

Le démon lança un nouveau rire qui la fit frémir d'horreur. Il fit mine de s'avancer vers elle, une main tendue en avant, avec un horrible rictus qui pouvait être assimiler à un sourire. Elle recula d'un pas et leva le bras au ciel en prononçant une phrase cet phase eredun : « Maladath a’me re enkil, zekil ! »*

Et celui-ci disparut.

Chayem retourna à la grotte. Une moue d'inquiétude sur le visage lui donnant un air sombre. Elle se glissa comme un léger courant d'air auprès de son maître mais ne parvint à s'endormir que bien après le levé du soleil.

* « Retourne d'où tu viens, démon ! »

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