Histoire de Baatu I : Différence entre versions

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(Récits des d’aventures sur Yoma - I - Baatu)
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« Par Xohtos, qu’elle est laide ! Arrangez-la moi, nous l’emporterons avec nous. Prenez du repos ! Nous rentrerons dès l’aube. »
 
« Par Xohtos, qu’elle est laide ! Arrangez-la moi, nous l’emporterons avec nous. Prenez du repos ! Nous rentrerons dès l’aube. »
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Version du 7 avril 2020 à 10:24

Récits des d’aventures sur Yoma - I - Baatu

Le soir tombait. Baatu désespérait. Sa nouvelle journée de chasse s'était plutôt mal passée et, hormis un Kétir qui faisait à peine plus que la taille d'une main, elle n'avait rien pu attraper. La seule chose qui aurait pu lui faire retrouver sa bonne humeur était de trouver un Payü avant la tombée de la nuit. Elle était fatiguée et devint très nerveuse, au bord des larmes, prête à se laisser choir sur le sol, résignée à accepter que rien de bon ne se présenterait pour elle aujourd’hui. Elle s'agenouilla. Les brins d'herbe maakoya lui caressaient les jambes, mais elle n'y faisait plus attention. Les ombres du soir montaient pendant que les rayons solaires transformaient Baatu en une petite lueur jaune pâle perdue dans l'immense et sombre forêt de Bãnkoa. C'est alors qu'elle en vit un.

Il était là, juste devant elle et semblait presque la narguer. Elle ne l'avait pas remarqué parce que les herbes le lui avaient caché. Un immense sourire illumina le visage de la shank qui s'en approcha à quatre pattes, jusqu'à pouvoir le toucher. Il semblait parfaitement à sa convenance. Elle en fit le tour afin de vérifier son état, puis elle le saisit dans ses mains avant de se baisser pour le goûter. Sa langue en caressait le bout tout doucement ce qui eut pour effet de le faire réagir. Elle ferma les yeux pour mieux ressentir sa texture et son goût. Il était parfait. Elle l'introduisit avec gourmandise dans sa bouche et ne le lâcha que quand il fut tout à fait à point. Elle se redressa alors sur ses genoux et le laissa se glisser entre ses cuisses en le guidant pour le faire doucement la pénétrer, avec toute la tendresse qu'une yomank peut montrer envers ces plantes si précieuses pour elles.

Lentement, elle ondulait ses reins pendant que le Payü se mouvait en elle. Un parfum un peu sucré et enivrant s'en dégagea. Baatu se laissa alors aller au plaisir, accélérant le rythme de ses ondulations, puis les ralentissant en se tortillant légèrement avant de reprendre de la vitesse. La fusion avec Musha ne tarda pas à s’amorcer. La jeune shank caressait de ses mains ses reins, ses seins, ses épaules, son visage pour augmenter son plaisir pendant que la payü se détendait et se rétractait successivement en vibrant en elle. Bientôt, tout son corps devint une boule palpitante de vie et de jouissance qui provoqua quelques mouvements dans l’environnement. La fusion avec Musha devenait intense. Quand une yomank jouit, sa voix devient comme un chant, un hymne d’amour que toute la vie végétale alentour accompagne. Les yomank appellent cela "fusionner avec Musha", le dieu de la fertilité. Celui-ci répond à leur orgasme par une réaction osmotique de toute la vie enracinée, le musha, dans un large périmètre autour du lieu du coït amoureux. L’amour de Baatu créait une harmonie musicale rythmée par le mouvement de ses reins et du payü. Arrivée au sommet de l’extase, elle se raidit le temps d’un spasme avant de se laisser retomber au sol, radieuse et exténuée à côté du payü qui reprenait lentement dans sa position originelle.

Le calme revint peu à peu. Elle s'endormit au pied du pipayü qui lui avait donné quelques instants de bonheur, protégée par Musha.

Le liquide d'une petite cascade, nectar incolore aux reflets dorés, tombait non loin de la shank d'un rocher en surplomb. Les clapotis cristallins faisant des petites notes d'une musique douce et apaisante. Cela sentait la fraîcheur, la paix. Les herbes ondulaient en vagues douces. Ces herbes que les yomank appelaient maakoya – ce qui signifie "caresse verte" - tapissaient les sols des forêts. On en trouvait partout. Ce sont des brins enracinés de couleur vert-sombre, tirant vers le bleu, pouvant monter jusqu'au-dessus de la ceinture pour les plus hauts. Ces brins bougent d'eux-mêmes et de façon coordonnée, créant un spectacle magnifique de vagues vibrant au rythme du monde qui les entoure. Ils caressent ceux qui les parcourent en s’écartant à leur passage. Ils ressentent les émotions des yomank ou des autres créatures capables d'en montrer, et réagissent à ces émotions. Les Maakoya qui entouraient Baatu ne bougeaient qu’à peine, protégeant son sommeil.

Jusqu'à ce qu'elles se mettent à s'agiter étrangement. Baatu dormait toujours quand les maakoya se mirent à frémir, à bouger de façon désordonnée. L'harmonie semblait brisée. Où peut-être était-ce une harmonie différente qui tentait la remplacer. Bientôt, le frémissement gagna le reste des choses vivantes alentour. Et Baatu aussi. Elle se dressa d'un bond sur ses pieds, si vite et silencieuse que rien autour ne l'avait remarqué. Elle se tenait en arrêt, prit doucement son arc, une flèche, encocha la flèche, banda l'arc, prête à tirer. Elle se baissa lentement en pliant ses jambes pour se dissimuler dans les herbes qui lui caressaient le corps comme des milliers de petits bras semblant l'implorer de venir à leur secours. Baatu se sentait mal à l’aise. Son cœur végétal pulsait la sève à un rythme bien trop rapide. Elle n'avait encore jamais ressenti une telle menace auparavant. Elle avait appris de sa shank'aal comment maîtriser ses émotions, la peur, la colère, le désespoir... Mais ici les paroles devenaient tangibles, ce n'était plus de la théorie. Son épreuve initiatique allait-elle enfin se concrétiser ?

Cela faisait déjà près de deux semaines que Baatu parcourait seule la forêt de Bãnkoa. Chez les shank, les jeunes devenaient adultes en passant un certain temps seules dans le milieu sauvage. La durée n'en n’était pas fixée. Les initiées revenaient quand elles étaient capables de montrer un trophée prouvant qu’elles avaient accompli un exploit digne de la tribu. Il s’agissait souvent de la tête ou d’une autre partie du corps d’une bête sauvage, un prédateur vaincu lors d’une chasse. Mais, parfois, il s’agissait de la tête d’une grelank, un trophée bien plus difficile à obtenir. Baatu n’avait pas un orgueil suffisamment prononcé pour proclamer qu’elle en ramènerait une mais, au fond d’elle-même, c'est ce qu'elle espérait.

Face à la peur, aucune théorie ne tient. Il faut la vivre pour apprendre vraiment comment la dominer. Baatu tenta de reprendre le contrôle de sa respiration comme elle l’avait appris lors de ses entraînements. Elle parvint à maîtriser les pulsations de son cœur et à apaiser son esprit. C’est alors que tous ses sens en éveil lui donnèrent un étrange pouvoir que jamais encore elle n'avait connu. Le moindre bruit, le moindre souffle, elle les percevait de façon si claire qu'elle avait l'impression d'être juste à côté, comme si tout cela était en elle-même. Sa vision était capable de voir une fliz – une petite facusha de la taille d’une mouche – posée sur un rocher à plus de cent mètres. La forêt faisait partie de son corps, de son esprit, et elle en sentait le moindre frémissement. Elle comprit alors que cela correspondait à ce que sa shank’all appelait le "don de Coyanis" : une hypersensibilité de tous les sens qui mettait la chasseresse dans un état de fusion avec son environnement. Mais ce ne fut pas une fliz qu'elle aperçut au loin. Une colonne de grelank montées sur des morioç arrivait droit dans sa direction. Baatu baissa son arc. Les grelank étaient hors de portée et bien trop nombreuses. Elle resta cachée dans les maakoya pour réfléchir sur ce qu'elle devait faire. Les grelank chassaient souvent dans le coin. Elles y recherchaient toutes sortes de gibier facusha mais ce qui était plus inquiétant était plutôt qu'elles chassaient aussi les shank. Baatu n'avait encore jamais combattu de grelank. Sa shank’all lui avait appris beaucoup de choses sur elles et ce n'était pas la première fois qu'elle en voyait. Mais cette fois, Baatu était seule. Elle n'avait pas encore été repérée mais ça ne saurait tarder. Il fallait très vite trouver une idée pour survivre.

Sa couleur ne l’aidait pas. Baatu était claire. Jaune pâle, comme nos jonquilles blanches. Dans une forêt, ce n’était ce qui est le mieux pour passer inaperçu, surtout au milieu des maakoya. La jeune chasseresse se concentra, priant Coyanis intérieurement pour qu’elle l’aide à lui trouver très vite une idée. Son regard fut alors attiré par un point de la forêt qu’elle n’avait pas remarqué, une zone plus claire, assez loin, mais pas impossible à atteindre. Il n’y avait qu’une chose capable de produire une telle tâche de lumière dans Bãnkoa : des sithyn. Ces fleurs ont la même couleur que Baatu, allant du blanc au jaune pâle. Elles vivent en colonie, sont généralement immobiles, non toxiques, mais leurs bords sont aussi tranchants que des lames de rasoir. S’aventurer dans un champ de sithyn était presque du suicide car le moindre faux pas pouvait entraîner de graves blessures. C’était pourtant là que Baatu décida d’aller se cacher. Elle se mit à courir sans bruit et les maakoya s’écartaient à son passage comme pour lui indiquer la route à suivre.

C’était trop tard. Au loin, tous les regards des grelank se tournèrent d’un coup dans la direction des maakoya mouvants. Baatu n’avait pas fait la moitié du chemin que les autres l’avaient repérée. Elles talonnèrent leur moryoç pour se lancer dans une course frénétique à la première qui attraperait cette proie facile. Aussi légère qu’un flocon de neige, Baatu parvint à atteindre le champ de sithyn bien avant que ses poursuivantes ne la rattrapent. Elle se tapit sur le sol, tous ses sens en alerte, guettant le moindre bruit susceptible de lui indiquer la position de ses poursuivantes. Elle entendait les morioç qui secouaient leurs têtes de temps à autre mais pas un bruit de voix ou de pas de la part de leurs maîtresses. Les grelank pouvaient être de redoutables chasseresses et Baatu avait appris quelques unes de leurs ruses. Comme elles savaient que leurs montures étaient très bruyantes, elles les attachaient à des naab, ni trop près pour ne pas éveiller les soupçons, ni trop loin pour avoir un niveau de bruit suffisant afin de masquer leurs déplacements. Puis elles encerclaient leur proie et avançaient lentement et silencieusement jusqu’à pouvoir l’abattre sans lui laisser aucune chance. Baatu était dans une très fâcheuse situation car c’était cette tactique que les grelank semblaient avoir décidé d’adopter pour elle. Il fallut encore faire vite, trouver une issue avant que le cercle ne se referma. Les sithyn les ralentiraient, mais combien de temps ?

Baatu se fia à son intuition pour choisir une direction et se mit donc à ramper au sol, sous les sithyn, se faisant la plus plate et silencieuse possible pour échapper au tranchant des feuilles. Centimètre après centimètre, elle allait dans la direction opposée aux morioç. Son but était de gagner le côté du champ que les grelank mettraient le plus de temps à atteindre avant d’être complètement encerclée. Les feuilles jaunes, si innocemment menaçantes, ne permettaient pas des déplacements rapides.

« Je serais toi, je sortirais de là avant de perdre ma vie si stupidement, facu ! »

La voix venait de la direction vers laquelle Baatu allait. Elle était donc déjà cernée. Une profonde angoisse commença à monter en elle. Des gouttes, comme de la rosée, perlèrent de sa peau. Elle ne répondit pas à la provocation et s’aplatit encore plus, comme pour s’enfoncer dans le sol.

« Nous te laissons un yoh pour te montrer. Sinon nous allons venir te chercher, facu. »

Un yoh, cela peut être très rapide ou très long. Trop rapide quand on imagine la mort au bout. Trop long quand on attend une aide providentielle qui n’arrive pas. Baatu se sentait perdue, ne sachant plus trop quoi faire. On lui avait enseigné aussi que, dans les moments où tout semblait désespéré, il fallait prier très fort Coyanis et ne pas lâcher prise. C’est ce qu’elle fit. Le soleil était descendu très bas. Les ombres de la nuit s’étendaient et rendaient la vision difficile mais la clarté des feuilles jaunes les repousseraient encore, retardant l’obscurité. Il fallait gagner du temps. Le salut viendrait de la nuit car les grelank n’oseront pas entrer dans le champ sans visibilité. Il serait alors possible de se glisser dans les ombres et de se faufiler entre leurs jambes pour fuir au loin dans la forêt. L’espoir revint dans le cœur de Baatu qui se remit en mouvement, rampant jusqu’au plus près du bord du champ possible sans être vue, se couvrant de poussière et de terre en même temps afin de ternir sa couleur et se faire ainsi encore plus discrète.

« Tant pis pour toi, facu ! »

Les grelank levèrent leurs arcs vers le ciel. Elles étaient une vingtaine. Chacune d’elles avait encoché deux flèches qu’elles décochèrent toutes ensemble. Les pointes montèrent vers les nuages, puis redescendirent en une pluie de quarante traits mortels et aveugles sur le champ. Non seulement les flèches pouvaient tuer mais aussi, au passage, elles agitaient les feuilles des sithyn qui se balançaient en réponse à l’agression. C’est ce qui blessa Baatu. L’une des flèches atterrit très près de sa tête mais ne la toucha pas. Une feuille, effleurée par la flèche et située très proche de l’épaule droite de Baatu, l’entailla profondément. La shank tenta de retenir un cri de douleur mais c’est sa rage qui fit jaillir ces paroles malgré elle.

« Grela ! Vous êtes fortes à vingt contre une. Soyez maudites ! Votre lâcheté ne vous fera pas honneur. »

Baatu, grimaçante de rage plus que ne douleur, tentait d’arrêter sa sève de couler en se tenant l’épaule. Instinctivement, elle racla un peu de terre qu’elle appliqua sur la blessure avec sa main gauche, tout en évitant soigneusement le sithyn qui continuait de se balancer dangereusement près d’elle.

« Tu vois ? Ça fait mal. Alors pourquoi ne pas te rendre ? Tu souffrirais moins longtemps. »

La voix était ironique. Baatu l’entendait ainsi. Elle ne voulait pas se rendre. Il fallait tenir. Il fallait espérer. Coyanis ne l’abandonnerait pas, c’était impossible. Des larmes coulaient de ses yeux. La mort lui faisait peur. Il arrivait que des initiées ne reviennent pas de leurs épreuves en forêt. Mais quand elles partent, elles se disent toujours que ça n’arrivera qu’aux autres. A douze ans, une shrank ne pouvait croire en la mort. C’est pourtant cela que Baatu avait en face d’elle à ce moment : La Mort, avec un grand "N" car, dans leur langue, la mort se dit "Nai". Ce que Nai lui apprit, c’est que face à elle, toutes ces choses qui avaient un sens pour une jeune shank, toutes ces paroles, toutes ces croyances de jeunesse, toutes ces vanités disparaissaient. L’épreuve, la véritable, celle qu’elle devrait remporter, était celle de sa foi. Ne pas se renier. Rester Baatu avant tout. Affronter Nai en invoquant le courage de Coyanis, voilà le vrai combat.

« Jamais vous ne m’aurez, grela ! Coyanis me protégera. Jamais elle ne vous laissera me tuer ! Et même si je devais abandonner ma vie, ce sera à elle, pas à vous. »

La nuit avait maintenant envahi toute la forêt. Les grelank allumèrent des bâtons luminescents rimyn mais leur lumière était bien insuffisante pour permettre une circulation au milieu des sithyn en toute sécurité. La patience serait donc la stratégie à prendre pour atteindre leur but.

« Tu as de la chance, facu. La nuit t’accorde un sursis. Nous attendrons le jour pour venir chercher ce qu’il restera de toi demain matin. Passe donc une bonne et dernière nuit ! »

Suivit un rire cruel. Suivit une nouvelle pluie de flèches. Suivit un nouveau cri de douleur rageuse. Suivit que les grelank s’installèrent tout autour du champ pour se reposer, manger un peu et attendre, abandonnant leur victime à son sort. Suivit que Baatu continuait son combat contre Nai. « N’attend pas le jour, Baatu ! Elles vont forcément relâcher leur attention. Alors tu te faufileras. Espère, Baatu ! Crois en toi-même. Coyanis est avec toi ! » Ainsi se parlait la shank à elle-même.

Le temps fut long pour Baatu. Sa sève s’était arrêtée de couler, mais les blessures étaient profondes et elle était très affaiblie. Le moindre mouvement lui était très douloureux. Le cœur de la nuit avait maintenant répandu son silence. Quelques cris de facushank nocturnes se faisaient entendre parfois. Tout semblait calme. C’était le moment. Baatu rampa à nouveau sans bruit. Elle fit un petit écart de quelques pas sur sa gauche quand elle aperçut deux grelank assises l’une contre de l’autre. Elles ne bougeaient pas. Elles semblaient même assoupies. Elles s’étaient visiblement donner mutuellement un peu de plaisir car elles tenaient encore chacune dans leurs mains un payü coupé. Baatu grimaça à leur vue. Mais c’était le moment. Elle était très proche des deux dormeuses. Elle était prête à bondir vers les ténèbres quasi-totales du cœur de la forêt. Elle attendit encore un instant, pour être sûre. Les deux grelank ne bougeaient pas et respiraient lentement. Elles montraient tous les signes d’un sommeil profond. Le ventre noué, Baatu priait encore silencieusement. La vision des payü coupé lui fit horreur, mais son instinct de survie lui soufflait que cela n’avait pas tant d’importance, que la vengeance viendrait plus tard. C’était le moment. Le bon moment. Baatu rassembla toutes ses forces et sa foi pour bondir hors du champ.

Ce fut tel un éclair. Elle poussa un hurlement de douleur comme elle n’en avait encore jamais connue auparavant avant de s’écraser sur le sol où elle gisait maintenant en gémissant bruyamment, les pieds entortillés dans une liane tambuzi, une flèche plantée dans son bras gauche, une autre dans la cuisse. Les deux grela, juste à côté, étaient déjà sur elle, prêtes à décocher deux nouvelles flèches quand celle qui était visiblement leur chef les interpella.

« Ne la tuez pas ! »

Elle la regarda se tordre de douleur sur le sol avec un sourire sarcastique. Elle approcha un rimyn de sa prise agonisante pour mieux l'observer.

« Par Xohtos, qu’elle est laide ! Arrangez-la moi, nous l’emporterons avec nous. Prenez du repos ! Nous rentrerons dès l’aube. »


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